Secret of Mana : poésie en cartouche

   C'est au studio Square que nous devons cette merveille sorti en Europe en novembre 1994 sur Super Nintendo. Pour une fois les Japonais ont accepté de proposer le jeu sur le vieux continent, de nombreux RPG nous ayant passé sous le nez à l'époque. Et quelle chance nous avons eu cette fois ! Prononcez les trois mots magiques "Secret of Mana" devant des joueurs de SNES, les regards vont s'illuminer et chacun aura son anecdote sur un combat mémorable, les eprits élémentaires, le vol sur la carte du monde à dos de dragon ou le son si attendu joué quand une magie atteint le niveau supérieur...
Pour les novices qui tomberaient sur cet article, un RPG, pour "Role Playing Game", est essentiellement un jeu d'aventure où les personnages jouables vont évoluer au fil des combats, des épreuves, des évènements. Plus de puissance, de resistance, de nouveaux équipements, de nouvelles capacités, etc. C'est ce qui rend ces jeux si addictifs (World of Warcraft n'étant pas une infinie course à la puissance ?).

   SoM est plus précisément un "Action-RPG", Wikipédia dit de lui : "Le jeu combine des éléments de jeu de rôle, comme l’évolution des personnages avec une action soutenue et des combats en temps réel. Il est également notable pour offrir la possibilité de jouer en coopératif à trois joueurs simultanément." Ca c'est pour les heureux possesseurs d'un multi-tap qui ont sous la main un autre copain joueur pas trop boulet, facile à dénicher dans une cour de récré tant que vous êtes assez jeune pour aborder les collégiens sans qu'on trouve ça louche. Heureusement, (non il n'y a pas Findus) mais seul ou à deux c'est déjà excellent, la machine jouant les persos non contrôlés, la touche X permettant de leur donner des ordres et Select de switcher de personnage dirigé.

   SoM est la suite de Mystic Quest sur Game Boy (pas celui de la SNES !). Très bons graphismes, excellentes musiques d'Hiroki Kikuta, environnements variés, progression intéressante avec armes et magies qui évoluent à force d'utilisation, ce monument du jeu vidéo a déjà été présenté par une tripotée de joueurs sur le Web, en long, en large, en travers, et en spoil. Je me permets donc de mettre en avant seulement certains points qui rappelleront de bons souvenirs aux vétérans.

Les menus en anneaux :

Symbole d'ergonomie au XXe siècle, c'est la meilleure invention depuis la pile de sauvegarde. Le bouton Y ouvre et ferme le menu du personnage contrôlé, X celui d'un perso non contrôlé. Le jeu se met en pause, les touches Haut et Bas changent le type d'anneau : objets, armes, magies, config du jeu, et les touches Gauche et Droite permettent de naviguer dans l'anneau actuel. On trouve très vite ce qu'on cherche.

Les héros et ennemis qui tombent :

Héros et monstres sont immobilisés quelques secondes quand ils reçoivent un coup, en restant vulnérables. Le stress monte quand l'ennemi s'acharne sur l'un des persos, un équipier doit rapidement mettre au sol l'assaillant. De la même façon, concentrez-vous sur les ennemis les plus gênants en les paralysant grace à des attaques continues, qu'elles soient physiques ou magiques.

La préparation des attaques :

Taper comme un sourd ça va bien cinq minutes. Si vous frappez rapidement, vos dégats seront ridicules : attendez que le pourcentage affiché sous vos PV atteignent 100% pour occasioner le maxiumum de dégats (ça prend 2 secondes). Moins simple que le bourrinage à la Zelda III tout à coup ?

Les attaques chargées :

Là on se fait plaisir. En plus des attaques de base, chacun des 8 types d'armes permet juqu'à 9 attaques chargées différentes, découvertes au fil du jeu. Maintenir le bouton B remplit la jauge située sous l'affichage des PV, relâcher au niveau de charge voulu pour faire le ménage à l'écran ou montrer à un boss de quel bois sont faits les gamers des 80's. Sur l'image ce n'est qu'une charge de niveau 1. Oui, je ne me suis pas foulé.

Les voyages Canon :

Les frères Canon, qui doivent tous être jumeaux, proposent des voyages à grande vitesse grace à un véhicule original. Ca change des sempiternels téléporteurs.

Les coffres à pattes :

Ils s'éloignent de vous au bout de quelques instants ! Et connaissez-vous un autre jeu où l'on secoue le coffre au dessus de sa tête comme un Kinder avant de l'ouvrir ? D'ailleurs ils peuvent contenir du chocolat... pur beurre de cacao et riche en PV.

Chacha :

Parce que nous sommes sur le Web, il nous fallait forcément un chat ! Celui-ci est botté et vagabond comme Ponponette. Vous le trouverez là où vous l'attendrez le moins : reprenant son souffle à flanc de montagne, au détour des dunes dans un désert de sable, perdu dans les neiges... Il vend objets et équipemements, ses prix étant le double de ceux pratiqués en ville mais qui d'autre vous ravitaillerait en zone hostile ? Il vous permet aussi de sauvegarder, pour pas un rond, c'est peut-être pour ça qu'on aime le matou violet.

Enfin, si tout ça ne vous rappelle rien, il n'est pas trop tard pour découvrir l'un des meilleurs jeux du genre sur console 16 bits. Jouez bien.

Comments

[Vultur]

Un monument du jeu-vidéo et de la SNES en particulier. Et dire qu'aujourd'hui je continue à écouter les musiques d'Hiroki Kikuta pour le plaisir. Le genre de jeu qui vous construit des souvenirs mémorables et vous fait regretter votre enfance.